Mononoke hime
Langue d'origine : japonais Titre original : Mononoke hime Titre français : Princesse Mononoke
Résumé : La paix connue par le village d'Emishi est rompue par l'apparition d'un tatarigami (dieu maléfique), dans la forêt qui le borde. Le jeune prince Ashitaka, destiné à devenir le chef du clan, est obligé d'affronter le monstre afin de sauver les siens. Bien que blessé au bras, il parvient à décocher un coup mortel avec l'une de ses flèches. Avant d'expirer, le dieu animal, Nago, un immense sanglier rongé par le mal, le maudit, lui et ses semblables. Devant une telle haine, les habitants d'Emishi restent perplexes, eux qui ont toujours respecté les dieux de la forêt. Seul un événement terrible a pu transformer un dieu en démon. Les gens du village retrouvent dans la carcasse de Nago un débris de fer qui a torturé le sanglier géant, jusqu'à en faire un être maléfique. Cependant, il y a plus grave. De la blessure d'Ashitaka, il ne reste certes qu'une tâche sombre qui recouvre son avant-bras, mais le diagnostic de la doyenne du village, Hiisama, est formel : la tâche est la manifestation externe d'un mal, qui rongera progressivement Ashitaka jusqu'à ce qu'il en meurre. Le jeune archer quitte alors son village avec sa fidèle monture, Yakkuru, et remonte la piste du sanglier, pour découvrir la cause de ces malheurs. Bien que condamné, Ashitaka veut savoir avant de succomber. Ashitaka commence ainsi sa quête qui l'amènera finalement à rencontrer les principaux acteurs d'une guerre, entre les hommes et les divinités de la nature. Mononoke Hime renoue avec les grandes fresques épiques que les studios Ghibli n'avaient pas abordées depuis Laputa en 1985. La réalisation s'est offert des moyens plus impressionnants et les outils informatiques ont été abondamment utilisés. Cependant, son emploi se fait discret et permet surtout d'obtenir des points de vues originaux, qui s'intègrent bien avec l'animation traditionnelle. À ces nouveautés, s'ajoutent les atouts caractéristiques des studios, c'est-à-dire des graphismes soignés, des décors de toute beauté et une bande originale qui colle au sujet et embellit l'atmosphère. Techniquement, le film est donc très bien réalisé mais bizarrement, donne moins l'impression de magnificience et nous touche moins que certaines scènes de Totoro, par exemple. Mononoke Hime est superbe et plusieurs scènes dépassent en beauté les travaux précédents, mais ce long métrage ne nous a pas transportés. Comme pour Mimi o Sumaseba, il manque de ces moments alliant la beauté esthétique et une grande intensité émouvante, ces scènes qui font de Laputa ou Nausicaä, des chefs d'oeuvre extraordinaires. D'un autre côté, il faut reconnaître une très grande originalité dans l'histoire. Là, où nous nous attendons à un message écologique clair, Miyazaki brouille les cartes en refusant de faire des humains des fossoyeurs de la nature, des êtres mauvais. Au contraire, l'action d'Eboshi est juste et les seules personnes qui ont les mauvais rôles, n'apparaissent point durant l'histoire et n'interviennent qu'indirectement. Les dieux de la forêt présentent en plus les mauvais aspects des animaux, leur orgueil et leur refus de regarder la vérité en face. Contrairement à ses films précédents où la violence des combats est voilée, Miyazaki n'hésite pas à retranscrire les batailles de l'époque avec son lot de bras coupés et de têtes tranchées. Heureusement, ce n'est pas aussi crû que nous pourrions le craindre ni présenté dans le but de faire peur ou de provoquer un sentiment de dégoût. Non, c'est simplement montrer pour donner plus de relief, faire plus authentique, et rappeler cette habitude des gens, à considérer la mort avec philosophie. |


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